Bêta-lecteur professionnel : comment et pourquoi le choisir ?

Un bêta-lecteur professionnel se distingue d’un bêta-lecteur amateur par le fait que le professionnel se fait rémunérer pour ses services. En utilisant un bêta-lecteur professionnel compétent, vous avez l’assurance d’obtenir un retour pertinent pour améliorer vos écrits. Avant d’engager un bêta-lecteur professionnel, il est cependant important de s’assurer de ses compétences et de ses goûts littéraires.


La différence entre un bêta-lecteur professionnel et un bêta-lecteur amateur


Il me semble important de préciser qu’un bêta-lecteur amateur peut être tout aussi pertinent dans ses retours qu’un bêta-lecteur professionnel. En effet, être amateur ne signifie pas pour autant manquer d’expérience. Je connais de nombreux auteurs aguerris qui se bêta-lisent entre eux pour progresser dans leur pratique de l’écriture et améliorer leur manuscrit. Je parlerai dans cette situation d’un échange de bons procédés entre personnes averties et compétentes.

En fait, la différence principale que je vois entre un bêta-lecteur professionnel et un bêta-lecteur amateur est la suivante : le bêta-lecteur professionnel se fait rémunérer pour ses services quand le bêta-lecteur amateur le fait à titre gracieux.

A priori, la différence entre les deux vous inciterait à opter pour la solution la moins chère. Cependant, choisir un bêta-lecteur ne doit pas seulement être une question de moyens financiers. D’autres critères sont à prendre en compte. Et le choix entre amateur et professionnel n’est pas si évident à partir du moment où l’on réfléchit un peu à la question et que l’on entre davantage dans les détails.


Les avantages du bêta-lecteur professionnel ?


Vous avez l’assurance d’obtenir une bêta-lecture pertinente

Bêta-lire un roman, cela ne s’improvise pas. Combien d’auteurs ont-ils demandé à leurs proches, à leur famille ou à leurs amis, de l’aide ? Et combien d’entre eux ont-ils reçu des retours suffisamment fouillés pour leur permettre réellement d’améliorer leur manuscrit ? Et combien d’auteurs ont subi des remarques désobligeantes, voire blessantes, lors de ces retours ?

Réaliser une bonne bêta-lecture est un exercice complexe qui demande de faire appel à la fois à ses ressentis et à ses facultés d’analyse. Cela demande également de maîtriser :

  • les codes du récit,
  • les codes de genre,
  • et les techniques narratives et dramaturgiques.

Enfin, il est important de savoir formuler ses remarques avec bienveillance pour que l’auteur puisse s’emparer des retours en toute confiance. Et de nombreux bêta-lecteurs amateurs manquent de connaissances pour véritablement donner assez de matière à un auteur. Ce qui peut entraver la progression dudit auteur, notamment si celui-ci débute.

De plus, un bêta-lecteur professionnel a généralement davantage conscience qu’un bêta-lecteur amateur du fait qu’un manuscrit est une matière vivante. Le bêta-lecteur professionnel sait qu’il n’a pas un roman fini entre les mains. En conséquence, il va essayer d’orienter au mieux l’auteur dans la direction souhaitée par ce dernier.

Avec un bêta-lecteur amateur, vous n’êtes pas certains de la qualité des retours que vous obtiendrez. Alors qu’avec un bêta-lecteur professionnel compétent, vous obtiendrez assez de matière pour revoir votre manuscrit en profondeur.

Vous n’avez pas besoin d’écumer tout votre carnet d’adresses

À titre personnel, je me fais uniquement bêta-lire par d’autres auteurs. Il ne s’agit pas d’une forme d’élitisme de ma part. C’est simplement lié à ma situation personnelle. Dans mon cercle de proches, les personnes à qui je peux demander de me relire m’ont beaucoup apporté. Je pense par exemple sur un roman de Fantasy que j’ai écrit. J’avais demandé à une amie qui avait une formation en ethnologie de me relire. Les retours que j’ai reçus sur cet aspect étaient très riches et intéressants.

Cependant, à mes débuts, j’avais besoin de retours sur des aspects plus techniques de l’écriture. Par exemple, comment structurer un récit ? Pourquoi mon personnage principal fonctionnait mal ? Etc. Et tout cela, je ne l’ai obtenu qu’en étant bêta-lu par des auteurs (certains publiés, d’autres non).

De plus, trouver un bêta-lecteur compétent n’est parfois pas si simple. Lorsque je désire faire bêta-lire mon roman, je dois donc prendre contact avec des auteurs avec qui j’ai déjà collaboré par le passé. Et c’est là que cela se corse. Parfois, l’auteur n’est pas disponible pour me bêta-lire (trop de projets à écrire, des corrections éditoriales, une vie personnelle trop chargée, etc.). Parfois, l’auteur est disponible, mais le manuscrit ne lui plaît pas (tout le monde a ses goûts, je reviens dessus un peu plus loin dans cette fiche pratique). Cela peut vite devenir le parcours du combattant.

Vous ne rencontrez pas cette difficulté avec un bêta-lecteur professionnel. En effet, c’est son métier de vous relire. Mis à part s’il a un emploi du temps surchargé ou si votre projet ne lui plaît pas du tout, il va se rendre disponible pour vous.

Vous avez l’assurance d’obtenir un retour et de la disponibilité

Ça y est ? Vous avez trouvé votre bêta-lecteur amateur ? Vous n’êtes peut-être pas au bout de vos peines. Lorsque quelqu’un réalise pour vous une bêta-lecture amateur, cette personne vous rend un service. C’est une très belle faveur que vous fait cette personne (vous pouvez lui faire un très gros bisou). 🙂

Cependant, malgré toute sa bonne volonté, ce bêta-lecteur amateur n’arrivera pas nécessairement à vous faire un retour. Ou alors, ce retour mettra de longs mois à vous parvenir (cela peut facilement prendre 4 mois). En effet, nos vies contemporaines sont trépidantes d’activités, entre travail, loisirs, vie sociale et vie de famille. Alors, même si les personnes qui acceptent de vous relire vous apprécient beaucoup ou aiment ce que vous écrivez, il est parfois difficile pour elles de tenir leurs engagements.

Sans parler ensuite de pouvoir discuter avec vos bêta-lecteurs des évolutions que vous souhaitez apporter à votre roman. J’ai essayé l’apéro, les bouteilles de vin et le repas : ce n’était pas toujours suffisant pour obtenir toutes les précisions dont j’avais besoin à l’époque pour avancer. 🙂 Mais peut-être que je manque d’imagination. 😉

Avec un bêta-lecteur professionnel, en revanche, vous êtes assuré d’obtenir un retour assez rapidement. En effet, en faisant appel à un prestataire de service, il y a :

  • un contrat ou un devis à signer ;
  • une date butoir fixée en amont de la signature ;
  • et généralement un espace d’échange pour demander des précisions à votre bêta-lecteur (à titre d’exemple, Au Manuscrit Orphelin, après la réception d’une bêta-lecture, vous avez 1 mois pour échanger avec moi afin d’obtenir des précisions et des explications sur mes retours).

Le prestataire a de plus intérêt à tenir tous ses engagements s’il souhaite obtenir de bonnes critiques et un bouche-à-oreille favorable.


Engager un bêta-lecteur professionnel : les points à regarder


Les compétences et la pédagogie du bêta-lecteur professionnel

Il n’existe malheureusement pas de certification professionnelle pour les bêta-lecteurs. Avant d’engager un bêta-lecteur professionnel, assurez-vous donc que ce dernier sait de quoi il parle. J’ai ainsi vu un certain nombre de prestataires qui :

  • se contentaient de retours de forme ;
  • effectuaient des suggestions ou des reformulations ;
  • et semblaient manquer de pédagogie.

Bien évidemment, des bêta-lecteurs professionnels qui font uniquement des retours sur la forme tout en s’immisçant dans le texte sont, de mon point de vue, à éviter. En effet, ils ne vous apporteront pas la matière dont vous avez besoin pour progresser et faire évoluer votre manuscrit.

Quant au volet pédagogique, cela dépend. Si vous êtes déjà bien informé sur les techniques de dramaturgie et de narratologie, alors ce n’est pas nécessairement un problème. Si en revanche vous avez besoin d’explications ou d’approfondissement de ces notions parfois complexes, alors s’intéresser aux compétences pédagogiques de votre bêta-lecteur est très important. À titre personnel, les bêta-lectures qui m’ont le plus permis de progresser sont des bêta-lectures où mes relecteurs prenaient le temps de m’expliquer les choses. J’ai ainsi eu plusieurs « illuminations » grâce à eux.

Le bêta-lecteur professionnel aime-t-il ce que j’écris ?

Il me paraît important qu’un auteur se pose cette question rapidement afin de prendre une décision. Un bêta-lecteur est avant tout un lecteur. Et à ce titre, il va aimer davantage certains types de livres. Peut-être se nourrit-il au petit déjeuner de ce que certains appellent la littérature blanche ? Ou alors, engloutit-il au moment du dîner une plâtrée de littérature de genre (policier, polar, romance, SFFF, etc.) ? Un bêta-lecteur professionnel sérieux vous indiquera ses préférences sur son site internet ou lors de vos échanges (pour moi, cela se passe dans la partie « À propos »).

En effet, en fonction de ce que vous écrivez ou du manuscrit que vous souhaitez faire relire, tel ou tel prestataire de bêta-lecture sera peut-être plus indiqué qu’un autre. En effet, il en maîtrisera mieux les codes. De plus, il saura également mieux vous encourager avec des retours positifs, puisque c’est ce qu’il aime.


Conclusion


Avant d’engager un bêta-lecteur professionnel, il est important de s’intéresser à plusieurs critères :

  • les compétences du bêta-lecteur professionnel ;
  • son sens de la pédagogie ;
  • et ce qu’il aime lire.

Pour vous donner une idée du niveau d’une bêta-lecture professionnelle, vous pouvez consulter la fiche conseil sur l’exemple de bêta-lecture que j’ai réalisée.

De plus, selon le contexte et vos compétences, il peut parfois être intéressant de changer de bêta-lecteur. Ainsi, une autrice, qui a publié 14 livres au moment de la rédaction de cette fiche, m’expliquait qu’elle changeait régulièrement de bêta-lecteurs. En effet, après de nombreuses années à bêta-lire et se faire bêta-lire au sein d’un groupe d’écriture, elle s’est aperçu que les retours étaient de plus en plus succincts. Car, chacun avait transmis et diffusé ses compétences au sein du groupe. Soucieuse de toujours progresser dans sa pratique de l’écriture, cette autrice a donc cherché à diversifier ses retours.

Et vous, à combien de bêta-lecteurs avez-vous eu à faire ?


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