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Les 6 fondements de la bêta-lecture (à connaître absolument)

Beaucoup croient qu’il suffit d’aimer lire pour être un bon bêta-lecteur. Spoiler alert : non. Une bonne bêta-lecture repose sur des principes clairs. Si le bêta-testeur ne respecte pas ces 6 fondements de la bêta-lecture, l’auteur peut se sentir jugé, mal compris — voire blessé. Et c’est la collaboration entière qui en pâtit.

L'avatar du bêta-lecteur du Manuscrit Orphelin tient entre les mains un livre intitulé les fondements de la bêta-lecture

La bêta-lecture est un avis consultatif (pas une correction obligatoire)


Je le répète souvent à mes clients qui découvrent la bêta-lecture : mon avis n’a pas force de loi. Je peux me tromper. Il est tout à fait possible que je n’ai pas compris l’intention de l’auteur. Je ne détiens pas la vérité.

Mon rôle ? Proposer des pistes, pas imposer des changements. Je préfère que mes remarques servent de source d’inspiration, plutôt que d’être appliquées à la lettre.

En d’autres termes, une bêta-lecture est en un avis consultatif extérieur. Rien de plus.

Pour ceux qui viennent du monde de l’entreprise, c’est le même principe que mandater un cabinet de conseil ; le bêta-lecteur vous conseille selon son expérience et la « littérature scientifique sur le sujet ». À aucun moment, vous n’avez obligation de suivre ce qu’il vous recommande.

Sur un forum d’écriture, je me souviens encore de ce bêta-lecteur qui s’agaçait du fait qu’un auteur n’avait pas souhaité écouter ses avis. Aux racines du problème, il était persuadé d’avoir raison. Et il demandait conseil auprès des autres sur la manière de convaincre l’auteur ou autrice du texte…

De la même manière, la posture professorale est très fréquente chez certains bêta-lecteurs qui prennent de haut les auteurs . Je me souviens d’une bêta-lectrice (qui se disait expérimentée) qui insistait sur l’importance de reformuler le texte d’un auteur. Mon avis extérieur est plus pertinent et il faut montrer à l’auteur ou autrice ce qui est le « mieux » pour son roman.

Ce genre de positionnement est agaçant, car il brouille l’un des piliers de la bêta-lecture qui me semble le plus important. Le texte appartient à l’auteur ou l’autrice ; il restera toujours le maître de son roman. Et en aucune façon le bêta-lecteur n’a vocation à réécrire le roman à la place de l’écrivain.

Si un auteur estime que les remarques ne lui conviennent pas, il a parfaitement le droit de les ignorer. Et c’est très bien ainsi.


Chaque bêta-lecture est subjective (et c’est normal)


La bêta-lecture repose sur un avis subjectif.

Le rôle du bêta-lecteur est de partager ce qu’il a ressenti à la lecture, avec ses goûts, ses préférences, ses attentes. On parle donc d’un « je » assumé : ce que je pense, ce que je ressens, ce que j’ai compris.

Cette subjectivité est normale… et précieuse. Un lecteur amateur de récits d’aventure aura peut-être plus de mal avec un roman introspectif ou lent. Ce qui me semble ennuyeux pourra captiver un autre relecteur.

Par exemple, je suis particulièrement attentif à la psychologie des personnages, souvent trop superficielle dans les manuscrits que je lis. D’autres seront plus sensibles à l’univers, au rythme, à la structure.

L’auteur doit toujours garder cela à l’esprit. C’est pourquoi je recommande de recueillir plusieurs avis : cela permet de distinguer les tendances lourdes des remarques isolées, et de prendre du recul avec plus de justesse.


Une bonne bêta-lecture repose sur l’analyse, pas juste sur le ressenti


Une bêta-lecture est aussi une analyse. Le bêta-lecteur va décortiquer les mécanismes narratifs à l’œuvre dans le roman.

Pour moi, c’est cette partie qui distingue un bon bêta-lecteur d’un bêta-lecteur moyen. Un bon bêta-lecteur connaît les techniques de dramaturgie et de narratologie. Il peut :

  • s’intéresser à la construction du récit,
  • d’évaluer les choix narratifs qui affaiblissent un roman,
  • et d’argumenter son analyse avec précision.

en partant de ses ressentis, un bêta-lecteur est capable d’expliquer à un auteur ou autrice pourquoi le roman fonctionne ou fonctionne moins bien.


La bienveillance : le fondement essentiel de toute bêta-lecture


Parmi tous ces piliers de la bêta-lecture, la bienveillance est sans doute le plus essentiel.

Un bon bêta-lecteur est un relecteur qui tire l’auteur ou l’autrice vers le haut. Une bêta-lecture dont le ton est agressif, directif ou tout simplement dénigrant nuit à l’auteur et au roman. De tels bêta-testeurs sont, de mon point de vue, à éviter.

Des écrivains ont failli arrêter d’écrire à cause de ce genre de relecteurs malveillants. J’ai en tête l’exemple d’une autrice qui s’est vue moquée en direct live par deux bêta-lecteurs. Elle était à deux doigts de tout arrêter. Elle a trouvé ensuite des bêta-lecteurs bienveillants. Depuis lors, elle a publié 3 ou 4 romans chez plusieurs éditeurs.

Ce n’est pas une question de sensibilité exagérée. C’est une question de respect et de posture. La bienveillance, ce n’est pas ménager l’auteur à tout prix. C’est formuler les retours d’une façon qui donne envie de progresser, pas de tout jeter.


Adapter la bêta-lecture à chaque manuscrit, chaque auteur


Chaque auteur est différent. Chaque manuscrit a des besoins qui lui sont propres. Il est possible d’utiliser une trame d’analyse, mais celle-ci doit laisser une certaine marge de manœuvre.

Pourquoi ? Parce que chaque manuscrit a des intentions différentes. Imaginons un auteur qui a écrit deux romans :

  • un roman humoristique,
  • et un roman philosophique.

Il est évident que les objectifs de l’auteur ne sont pas les mêmes pour chacun de ces manuscrits.

Dans le premier, il cherche à faire rire, à utiliser la satire. Le bêta-lecteur devra donc signaler à l’auteur les moments où l’auteur a réussi à l’amuser.

Dans le second, le bêta-lecteur devra expliquer à l’auteur ce qu’il a compris de la philosophie développée, ce qu’il a moins compris et ce qu’il a perçu du système philosophique exposé dans le roman.

Outre la nature du roman, le bêta-lecteur doit aussi s’adapter au public (jeune, adolescent, adulte) pour évaluer le texte. Lorsque j’ai bêta-lu un roman jeunesse pour les 9-12 ans, je ne me suis pas du tout intéressé aux mêmes choses que lorsque j’ai relu un roman de Fantasy pour adulte. Et c’est normal.


Zéro jugement : la bêta-lecture ne remet pas en cause l’auteur


Je suis peut-être un OVNI à ce sujet, mais je considère qu’un bêta-testeur ne juge pas la valeur morale du texte.

Par exemple, imaginons un auteur qui a souhaité écrire une histoire avec pour objectif de montrer que le travail, c’est mauvais pour la santé. Même si le bêta-lecteur est convaincu de l’inverse, il ne s’amusera pas à contredire toutes les thèses de l’auteur. En revanche, il pourra expliquer que, pour lui, il serait peut-être nécessaire d’apporter certaines nuances sous peine d’écrire un texte caricatural.

De la même manière, une bêta-lecture ne juge pas le niveau d’écriture de l’auteur. Tout le monde a commencé un jour. Le bêta-testeur, en revanche, va expliquer à l’auteur ou autrice ce qui lui semble manquer et pourquoi.


Conclusion : pour une collaboration durable, mieux vaut respecter ces 6 fondements de la bêta-lecture !


Les 6 fondements de la bêta-lecture réussie

  1. Consultatif : un avis extérieur, jamais une injonction,
  2. Subjectif : chaque lecture est teintée de goûts personnels,
  3. Analytique : les ressentis doivent être argumentés,
  4. Bienveillant : un ton respectueux, toujours,
  5. Flexible : une approche adaptée au manuscrit,
  6. Sans jugement : l’écrivain reste maître de son texte,

Ces piliers permettent de favoriser la collaboration entre l’auteur ou autrice et son bêta-testeur. Lorsque ces fondements sont oubliés, très souvent des problèmes apparaissent dans la relation entre les 2.

Et au même titre que ces 6 piliers, il existe des règles à suivre pour bien bêta-lire.

L'avatar du bêta-lecteur du Manuscrit Orphelin est agenouillé devant un livre géant intitulé les règles de la bêta-lecture. Il prend des notes sur un calepin.

Faire une bêta-lecture : quelles sont les règles à suivre ?

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