Éditer son livre : vos options

Éditer son livre (et le publier) revient à mettre en œuvre des actions pour permettre au public de lire votre texte. De l’autoédition en passant par les plateformes et les webnovels, il existe plusieurs manières de diffuser une œuvre de fiction. Et il existe aussi plusieurs formats (papier, numérique, etc.). Cet article vous donne un aperçu des différentes méthodes existantes.

Les options pour éditer son livre : - édition ; - édition à compte d'auteur ; - autoédition ; - les plateformes numériques.
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Éditer son livre : la voie classique, la maison d’édition


C’est généralement ce que l’on entend par éditer son livre. Le secteur est principalement occupé par quelques poids lourds :

  • Gallimard,
  • Grasset,
  • Le Seuil,
  • Hachette,
  • et Bayard.
  • (Je peux en avoir oublié quelques-unes) 🙂

Pour les autres, il s’agit de maisons d’édition de petite taille qui, parfois, connaissent des difficultés financières importantes. Chaque année apporte son cortège de fermetures et de faillites.

Qu’est-ce qu’une maison d’édition ?

La première chose à comprendre, c’est qu’une maison d’édition est avant tout une entreprise à but lucratif (à l’exception de quelques maisons d’édition ayant le statut d’association). En d’autres termes, le but d’un éditeur est bel et bien de gagner de l’argent en produisant des livres et en les vendant. Et vous, l’auteur, vous êtes le producteur de matière première.

L’objectif d’une maison d’édition à compte d’éditeur consiste donc à sélectionner des livres qui entrent dans leur ligne éditoriale. C’est-à-dire, découvrir des romans susceptibles d’intéresser leur cible marketing. Une fois le livre sélectionné et produit, il s’agit pour l’éditeur de le vendre afin de générer du profit. Ainsi, des maisons d’édition sont spécialisées dans les romans de science-fiction (par exemple le Bélial). D’autres ne publieront que des textes engagés politiquement ou socialement. Certaines, comme Doors (maintenant Vivlio Studio), ne publient que des séries numériques en format court sur une application numérique accessible sur abonnement uniquement. C’est un choix marketing et commercial de l’entreprise, qui a cherché de se positionner sur tel ou tel segment du marché du livre.

Éditer son livre par le biais d’une maison d’édition classique consiste donc à proposer votre manuscrit aux maisons d’édition qui produisent et vendent des ouvrages qui sont dans la même veine que votre texte.

Le fonctionnement d’une maison d’édition

La sélection du manuscrit

Comme il est dit dans la partie précédente, la maison d’édition sélectionne un ou plusieurs textes qui entrent dans leur ligne éditoriale et qui sont susceptibles de bien se vendre auprès de ses clients. Donc, si une maison refuse votre manuscrit, il peut y avoir plusieurs raisons :

  • il ne correspond pas à la ligne éditoriale ;
  • l’éditeur a déjà un ouvrage similaire dans son catalogue ;
  • l’éditeur pense que le roman ne se vendra pas ;
  • l’éditeur n’a pas eu de coup de cœur (en gros, l’ouvrage n’est pas pour lui ; il ne se sent pas de le proposer à la vente), ce qui est un critère très subjectif ;
  • et enfin, le livre n’est pas suffisamment abouti (et là, vous avez besoin de faire appel à des bêta-lecteurs pour vous aider à reprendre votre texte pour en améliorer la qualité). 🙂

La fabrication du livre

Une fois le livre sélectionné et le contrat signé avec l’auteur, la maison d’édition fournit à l’auteur une liste de corrections à effectuer sur le manuscrit (les corrections sont, bien entendu, négociables). 🙂

Il y a plusieurs allers-retours entre l’auteur et l’éditeur dans le cadre des corrections éditoriales. Le manuscrit passe ensuite entre les mains d’un correcteur professionnel et certifié.

La maison d’édition s’occupe alors de fabriquer le livre (maquettage, graphisme, etc.). Dans les faits, ils s’y prennent en parallèle des corrections selon un planning parfois très serré. Selon ses stratégies marketing et commerciales, la maison d’édition produit des fichiers numériques et/ou des bons à tirer auprès d’un imprimeur.

La promotion du livre

Enfin, la maison d’édition effectue un travail de promotion de son livre auprès de sa cible marketing. L’auteur est généralement sollicité lors de cette phase-là pour alimenter son site Internet, animer ses réseaux sociaux et aussi participer à des salons ou des rencontres. Objectif : vendre le plus possible de livres.


Éditer son livre : l’autoédition


J’ai déjà un petit peu parlé de l’autoédition, donc je vais être un petit peu plus rapide sur cette partie-ci.

Éditer son livre en autoédition consiste pour un auteur à réaliser soi-même toutes les étapes de production d’un roman. Cela va, bien sûr, de l’écriture à la promotion et la vente du livre, en passant par la couverture et ainsi de suite.

Dans les faits, de nombreux auteurs autoédités s’entourent de personnes compétentes. Par exemple, un bêta-lecteur, un correcteur certifié et/ou un graphiste. En effet, il est difficile pour une seule et même personne d’avoir toutes les compétences requises. C’est aussi un moyen d’avoir du recul sur sa propre production.

Les auteurs autoédités publient ensuite leurs romans sur des plateformes comme Amazon, Kobo ou autres plateformes qui permettent à la fois de vendre des ebooks et de réaliser de l’impression à la demande.


Éditer son livre : les éditions à compte d’auteur


Ce mode de publication d’un roman correspond davantage à un contrat de prestation commerciale signé entre l’auteur et un prestataire de service. L’objectif principal de l’éditeur à compte d’auteur, c’est bel et bien de vendre sa prestation auprès de l’auteur.

La différence entre une maison à compte d’auteur et une maison à compte d’éditeur

Même s’il n’y a qu’un mot entre les deux et que la confusion est facile, la différence est de taille.

La clientèle

La maison d’édition à compte d’éditeur produit des livres pour les vendre à des particuliers, par le biais de librairies, de grandes surfaces ou encore de plateformes de commerce en ligne. Dans ce type de relation, l’auteur et l’éditeur ont un partenariat contractuel où chacun reçoit un pourcentage des ventes. Il est donc dans l’intérêt des 2 partis de vendre le plus de livres possible.

De son côté, la maison d’édition à compte d’auteur a pour clientèle… les auteurs. La relation est également contractuelle (l’auteur signe un contrat), mais la maison d’édition à compte d’auteur se moque du nombre de livres vendus. Son but, c’est vendre des prestations auprès des auteurs, car il s’agit de son modèle d’affaires.

Le type de contrats

Le contrat dans une maison d’édition à compte d’éditeur

Dans une maison d’édition à compte d’éditeur, l’auteur signe un contrat avec l’éditeur. L’auteur reçoit alors un à valoir (une avance sur les ventes) ainsi qu’un pourcentage sur chaque livre vendu. L’auteur est donc un fournisseur et un partenaire. Et il est rémunéré pour son travail.

Le contrat dans une maison d’édition à compte d’auteur

Pour les maisons à compte d’auteur, l’auteur paie pour être publié. En effet, il achète les services de prestataires. Il paie donc les frais d’impression, de maquettages, etc. Certaines maisons d’édition à compte d’auteur facturent ainsi des auteurs jusqu’à 2 000 €, ce qui inclut le maquettage, la couverture, la prestation de correction orthographique et la diffusion.

À noter : les maisons d’édition à compte d’auteur essaient également de récupérer les droits d’exploitation sur les livres publiés. Ce qui signifie qu’en plus de payer pour la création du livre, vous serez rémunérés selon un système de droit d’auteur, puisque vous perdez la propriété du livre. Ce qui est beaucoup moins avantageux qu’en autoédition. De plus, certaines maisons d’édition à compte d’auteur imposent parfois une clause préférentielle qui stipule que vous devrez passer par cette maison d’édition pour la parution de vos futurs romans.

La sélection des livres

La maison d’édition à compte d’éditeur choisit les livres qu’elle veut publier comme il s’agit de son fonds de commerce. Elle travaille avec l’auteur pour améliorer le manuscrit et obtenir la meilleure histoire possible.

La maison à compte d’auteur accepte tous les livres, comme elle se rémunère en faisant payer les auteurs. Tout au plus propose-t-elle parfois des prestations payantes pour les corrections d’orthographe.

Maison d’édition à compte d’auteur et maison d’édition participative : quelle différence ?

Certaines maisons d’édition à compte d’auteur se présentent comme des maisons d’édition « participatives ».

Le concept est que les frais de production sont partagés entre l’auteur et l’éditeur. Parfois, ces maisons vous demandent de l’argent directement pour le financement. Parfois, elles exigent avant la signature du contrat que vous trouviez un certain nombre de clients en promettant de vous aider à diffuser le livre par la suite.

En fait, le principe est le suivant : vous trouvez les clients et l’éditeur participatif réalise le livre. Cette simple prestation lui permet de rentrer dans ses frais. Bien souvent, la promesse de diffusion n’est pas vraiment suivie des faits. Aucun travail éditorial ou presque n’est effectué sur le livre. Et vous cédez une partie de vos droits d’exploitation pour le livre, ce qui signifie que vous êtes payés selon un mécanisme de droits d’auteur.

La prestation est donc très similaire à celle d’une maison d’édition à compte d’auteur.

La différence entre une maison à compte d’auteur et l’autoédition

La différence principale entre les deux est que l’auteur autoédité ne signe pas de contrat.

L’auteur autoédité est libre de faire appel à un prestataire s’il le juge utile. Il peut tout aussi bien tout réaliser lui-même et ne rien payer. De même, l’auteur autoédité peut également diffuser lui-même son livre par le biais de plateformes gratuites comme Kobo ou Amazon, qui se rémunèrent avec un pourcentage sur les ventes. Par ailleurs, certains auteurs financent la fabrication de leur livre en réalisant des appels à financement sur des plateformes de crowdfunding. Plus important encore, l’auteur conserve à la fois les droits d’exploitation de son œuvre et ses droits moraux. Ce qui signifie qu’il reste entièrement propriétaire de son livre.

De son côté, la maison à compte d’auteur vous propose un contrat de vente qui commercialise des prestations types pour les auteurs. Certaines de ces prestations, comme l’illustration ou la correction, peuvent être intéressantes, car elles nécessitent de vraies compétences (si tenté que les prestataires sont effectivement compétents, mais cela, c’est une autre histoire). Cependant, d’autres comme la diffusion sur des plateformes telles que Kobo ou Amazon, n’ont aucun intérêt. En effet, l’auteur peut le faire lui-même en 10 minutes (pour les ebooks ; cela prend légèrement plus de temps pour les bons-à-tirer pour l’impression, car il y a la mise en page du fichier à réaliser). De plus, vous cédez lors du contrat les droits d’exploitation de votre livre.


Éditer son livre : les alternatives


Avec l’avènement du numérique, des alternatives aux maisons d’édition émergent peu à peu. En voici quelques-unes.

Les plateformes numériques gratuites

Il s’agit de plateformes numériques dont la plus célèbre est Wattpad. Ces dernières sont à la croisée entre les réseaux sociaux et la publication de livres.

Sur ces plateformes, tout le monde peut publier ses histoires. Cependant, à l’instar de tous les réseaux sociaux, si un auteur veut être lu, il lui faut interagir avec les autres auteurs. Il s’agit notamment de commenter et aimer les histoires des autres. Certains n’hésitent pas non plus à organiser des concours et ainsi de suite.

C’est ainsi que certains auteurs parviennent à avoir des milliers de vues sur leur histoire et qu’ils peuvent discuter avec un public.

Je dirais que ces plateformes sont idéales pour des auteurs qui souhaitent avoir un public et échanger avec d’autres auteurs. Ce peut être aussi l’occasion de tester un roman. Cependant, obtenir un lectorat demande beaucoup de temps et d’investissement personnel. Cela dépend donc de vos envies.

Si en revanche vous souhaitez gagner de l’argent avec votre production, alors cette solution ne vous aidera pas à remplir vos objectifs.

Les plateformes numériques payantes

Je n’en connais qu’une seule à l’heure actuelle : Monbestseller.com. Mais, il y en a probablement d’autres qui existent ici et là.

Le principe est le suivant : chaque livre reste accessible en version numérique gratuitement pendant 3 mois sur la plateforme. Ensuite, si l’auteur veut continuer d’être lu sur la plateforme, il lui faut soit participer à la vie de la communauté (publier des articles, commenter les livres des autres et ainsi de suite), soit il lui faut payer un pack entre 22 et 33 € par mois.

Les plateformes de webnovels où l’auteur est rémunéré

C’est une évolution que je constate depuis quelques années déjà. Le concept est à la croisée entre le crowdfunding, l’autoédition et les plateformes gratuites de type Wattpad. Il s’agit de publier sur une plateforme votre roman ou votre série sous la forme d’épisodes plus ou moins longs.

Pour la rémunération, cela fonctionne de la manière suivante : vous publiez votre histoire petit à petit, comme un feuilleton, et vous demandez à des lecteurs de vous soutenir. Ces derniers peuvent ainsi vous lire épisode par épisode en dépensant des crédits (tout dépend de la monnaie numérique locale) sur votre histoire. Ils ont également la possibilité de vous soutenir mensuellement, ce qui leur permet d’avoir accès à tous vos écrits présents sur la plateforme.

De son côté, la plateforme se rémunère avec un pourcentage sur les transactions financières.

J’ai ainsi vu un auteur anglophone sur Tapas.io, TortuleMe, qui publie une saga de Fantasy depuis des années maintenant (il doit en être au tome 9 ou 10). Son œuvre connaît un tel succès qu’un éditeur l’a adaptée en bande dessinée.

À noter : éditer son livre par ce biais-là signifie également s’exposer directement aux foudres des lecteurs si l’histoire est insuffisamment aboutie. De la même manière, si la qualité laisse à désirer, il y a peu de chance que vous trouviez des mécènes. Je recommanderais donc de faire appel au minimum à un bêta-lecteur pour vous assurer que votre histoire suscite l’intérêt.


Conclusion


Éditer son livre peut se réaliser de différentes manières. Il y en a certaines qui sont plus prestigieuses dans l’imaginaire collectif que d’autres (par exemple être édité dans l’une des grandes maisons à compte d’éditeur, comme Bayard). Il y en a d’autres qui sont très coûteuses (les maisons à compte d’auteur). Et enfin, certaines vous demandent de vous transformer en Community Manager pour attirer des lecteurs, en entrepreneurs pour faire du crowdfunding, ou de tout faire vous-même dans le cas de l’autoédition.

Quoi que vous choisissiez, il faut savoir ce que vous souhaitez avant tout. Voulez-vous des lecteurs ? De l’argent ? Échanger avec d’autres auteurs ? Vous créer une communauté ? C’est en réfléchissant à vos objectifs que vous pourrez décider de prendre une direction ou une autre.


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