Autoéditer un roman : l’importance de la bêta-lecture

Autoéditer un roman signifie devenir entrepreneur et enfiler plusieurs casquettes. Parmi celles-ci, il y a celle de l’éditeur. Or, il est très difficile pour un auteur d’avoir assez de recul sur son texte. Et c’est pour cette raison qu’il est indispensable en autoédition de recourir à un bêta-lecteur.


Autoéditer un roman


Autoéditer un roman

Autoéditer un roman consiste pour un auteur à effectuer lui-même le travail d’une dizaine de personnes. Dans les faits, vous devez apprendre plusieurs métiers si vous souhaitez produire et mettre à disposition du public un livre de qualité susceptible de se vendre. Il s’agit alors d’enfiler une casquette d’entrepreneur et de penser « produit » (culturel). Et parfois même, il est nécessaire de réfléchir en termes de chaîne de fabrication et d’optimisation des processus de production.

Packaging, marketing et promotion

Autoéditer un roman exige par exemple un gros travail au niveau de la couverture du livre. L’œil de l’être humain est ainsi fait que notre regard est d’abord attiré vers les images (et les couleurs) avant de se focaliser sur un texte (le titre du roman). La couverture est donc l’une des premières choses vues par le lecteur lorsqu’il choisit un livre sur un site internet ou dans le présentoir d’une librairie. Elle a un impact fort sur la décision de :

  • lire le titre ;
  • consulter la quatrième de couverture (qu’il faut rédiger) 😉 ;
  • feuilleter les premières pages ;
  • ou tout simplement acheter le livre.

Mais là, il s’agit de la fin de la chaîne. Je laisse également aussi la partie marketing et promotion sur les réseaux sociaux, les blogs, ainsi que dans les salons. En effet, ce qui m’intéresse dans cette fiche, c’est bien le travail du texte en tant que tel.

Le travail d’édition

Le texte de votre roman est la raison pour laquelle votre lecteur achète votre livre. C’est ce qui l’intéresse. C’est le cœur de votre « produit culturel ». Afin de satisfaire votre lecteur, vous devez donc réaliser un gros travail d’édition sur le récit en tant que tel. Car, celui-ci se doit d’être le plus abouti possible.

De fait, il est rare qu’un texte soit publiable dès sa première version. Il se murmure d’ailleurs à ce propos que ce premier jet est en réalité l’auteur qui écrit l’histoire pour lui-même. Il y a bien souvent beaucoup de travail à effectuer sur le manuscrit avant que celui-ci devienne lisible par une tierce personne. Je dis bien lisible, ce qui est différent d’agréable. 🙂

Dans autoéditer un roman, il y a le terme « éditer ». Éditer signifie retravailler des pans entiers de l’intrigue, corriger des passages jugés plus faibles ou tout simplement retirer des chapitres superflus, et ainsi de suite.

Cependant, il est difficile pour un auteur d’avoir le recul nécessaire à toutes ces actions. En tant qu’auteur, vous avez travaillé des centaines, parfois des milliers d’heures sur le texte. Vous y avez mis vos tripes. Parfois, vous aimez chacune de vos lignes, chacun de vos mots. Sans parler des personnages de votre roman dont vous rêvez parfois la nuit. Le simple fait de devoir effectuer des coupes et faire des choix peut vous donner des sueurs froides.

Ou alors, vous avez déjà effectué ce gros travail de ciselage, mais il vous reste encore des doutes à propos de votre intrigue, de vos personnages ou de certains passages.

Et c’est pourquoi il est si important de recourir à des bêta-lecteurs avant d’autoéditer un roman.


La bêta-lecture : l’outil indispensable avant d’autoéditer un roman


Bêta-lecture et autoédition

La bêta-lecture pour prendre du recul

Le travail du bêta-lecteur consiste à vous fournir un retour sur votre manuscrit. Ce retour se présente normalement sous la forme d’une analyse détaillée et argumentée qui vous aide à comprendre ce qui fonctionne dans votre histoire et ce qui mériterait d’être amélioré.

Certes, une bêta-lecture est nécessairement subjective. Cependant, elle vous permet d’obtenir un regard extérieur sur votre travail. Car votre bêta-lecteur est beaucoup moins engagé que vous dans ce roman. Il est donc capable de vous apporter le recul dont vous avez besoin.

J’écoutais à une table ronde une autrice publiée maintes fois dans le domaine des littératures de l’imaginaire. Elle expliquait au public que son premier jet se révélait illisible. Elle faisait en revanche bêta-lire de manière systématique sa deuxième version, car elle n’arrivait jamais à évaluer la qualité de son travail elle-même. Il lui fallait un regard extérieur de confiance pour valider ou souligner un problème potentiel. Et pourtant, cette autrice a beaucoup d’expérience.

Le regard extérieur d’un bêta-lecteur est tout simplement indispensable avant d’autoéditer un roman.

Autoéditer un roman : la bêta-lecture pour traquer les dernières incohérences

Imaginez qu’une incohérence majeure de scénario vous ait échappé. Il existe de fortes chances pour qu’un lecteur la remarque également. Et alors, le plaisir qu’il avait jusqu’alors éprouvé en lisant votre histoire est gâché. Si l’incohérence est trop gênante pour lui, cela peut le pousser à reposer votre histoire et ne plus jamais la lire.

De la même manière, vous autoéditez et vendez votre roman. Malheureusement, ce dernier n’était pas suffisamment abouti. Il subsistait dans votre texte de multiples incohérences, la structure narrative méritait d’être retravaillée et ainsi de suite. Les personnes qui ont acheté votre roman risquent alors de s’agacer et de déposer des avis très critiques sur votre livre. Ce qui peut être dévastateur pour vous et votre confiance en vous-même.

Or, ce roman, vous y avez passé des centaines d’heures. Il ne méritait certainement pas ce sort. Et c’est pourquoi il est indispensable de demander à des bêta-lecteurs de relire votre manuscrit avant de l’autoéditer. En un sens, le rôle du bêta-lecteur est parfois très similaire à celui d’un éditeur qui relirait votre texte.

Même les auteurs qui passent en éditions classiques recourent à la bêta-lecture avant d’envoyer un manuscrit à une maison d’édition

À la même table ronde (celle que j’ai citée dans une partie précédente), un auteur reconnu et renommé expliquait qu’il avait recourt à des bêta-lecteurs dès le premier jet de son histoire. Il demandait aussi l’aide de sensitivity reader (lorsque c’était nécessaire) et aussi d’experts dans certains domaines, notamment l’histoire, puisqu’il écrit des romans historico-fantastiques.

Ce qui m’a frappé (mais en même temps, cela me semble évident), c’est que les quatre auteurs autour de cette table ronde recouraient à des bêta-lecteurs à divers moments de la production de leur roman. Et ce, bien avant de l’envoyer à une maison d’édition (qui demande elle aussi à l’auteur de retravailler le texte).

À mon sens, autoéditer un roman sans avoir demandé de relecture sérieuse s’avère donc une grosse erreur.


Conclusion


Autoéditer un roman est un travail de longue haleine. Lorsque vous enfilez la casquette d’auteur pour retravailler votre texte, un bêta-lecteur est un outil indispensable sur lequel vous appuyer afin de peaufiner votre texte.

Outre le fait de simplement vous aider à éviter des incohérences, un bêta-lecteur peut vous aider à progresser dans votre pratique de l’écriture et vous faire économiser de nombreuses heures de travail.

Si la bêta-lecture est tout simplement indispensable dans le cadre de l’autoédition, elle est tout aussi importante si vous souhaitez passer par une maison d’édition classique.


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